Mon père est un de ces rares artistes qui ont eu l'audace de rester intègres, tout en s'inscrivant dans les différents courants artistiques : impressionnisme, réalisme révolutionnaire et surréalisme.
Son activité est très large, fresque murale - ce dont il a toujours rêvé -, peinture (huile & acrylique), dessin (fusain, lavis, pastel) et il a également travaillé la céramique, dans l’Atelier de Dour et en tant que professeur à l'Académie de Boitsfort.
Artiste d'une grande sensibilité, passionné par ce qui l'entourait, les gens, ses amis, la nature et l'histoire en général, il a souvent répondu à la réalité quelques fois pesante du monde par l'humour et le fantastique, une réponse qui d’un point de vue pictural, n'est certes pas la moins savoureuse et parlante, quelques fois remplie de tendresse et quelques fois inquiétante.
Son œuvre peint est d'une grande maîtrise et d'une immense force picturale. Coloriste hors pair, il savait donner de la matière à ses toiles. Il a peint de nombreux portraits. Ses modèles ont toujours été les gens qui l'entouraient, ses amis, sa famille.
Son activité en tant que céramiste présente deux facettes, l'une très spontanée, voire ludique, et l'autre d'une rigueur absolue, au travers de ses recherche d'émaux et sa maîtrise du feu.
Il a réussi avec son épouse Marie-Henriette Bataille à créer un monde rempli de saveurs, l'hospitalité était la règle et leur porte était ouverte aux personnes de tout milieu. Un espace d'enchantement émanait de chez eux, une ambiance particulière, remplie de chaleur humaine.
Toute l'évolution de son oeuvre s'est faite avec le coeur, il n'avait aucun désir mercantile. Le marché de l'art ne l’intéressait pas et c'est pour cette raison que son parcours a pu rester libre de toute pression.
Il n'a jamais stagné dans une certaine complaisance. Rarement satisfait de ses créations, il n’a pas hésité à les détruire s’il en avait besoin pour pouvoir avancer dans ses recherches.
Travailleur acharné, il a passé la plus grande partie de sa vie à peindre dans son atelier à Athis, et à travailler la céramique à Dour avec la complicité de ma mère Marie-Henriette Bataille, ma tante Thérèse Bataille, ainsi que Claire Lambert.
Il nous a laissé une oeuvre vertigineuse et émouvante ainsi que le souvenir toujours vivant d'un homme sincère et plein d'amour.